La commune

Blason de Trébons sur la grasse
Eglise
L’église
Chateau
Le château
fleu de pastel
Fleu de pastel
Moulin pastelier
Moulin pastelier
Lieu-dit L'Esquille
Lieu-dit L’Esquille

Histoire de la commune


HERALDIQUE

Le BlasonDu clocher de l’église, dans lequel se trouve une cloche classée monument historique, aux moulins banaux des XVIe et XVIIIe siècles, en passant par le minaret du château d’En Rigaud et à la rivière qui a donné une partie de son nom à la commune, sans oublier la croix du Languedoc, autant de symboles qui contribuent à donner à notre commune une vraie identité.


HISTOIRE

Trébons sur la Grasse, petite commune de moins de 500 habitants, possède une histoire qu’il faut raconter à ses habitants. Sur le plan démographique, les recensements successifs depuis 1793 ont fait état d’une population assez fluctuante. Cette année là, la population se montait à 593 habitants, pour se réduire à 228 âmes en 1806, baisse probablement due aux événements politiques de la période et aux premières guerres napoléoniennes. La population va fluctuer à nouveau pour varier de 181 habitants en 1968, population la plus faible des temps modernes, jusqu’au dernier recensement de 2014, qui à vu un regain d’intérêt des habitants de vouloir vivre assez loin des grandes agglomérations, et sa population remonter à 451 âmes.

En réalité, sur le plan historique, le village existe depuis bien plus longtemps que la révolution française, ce dont témoignent plusieurs monuments comme l’église paroissiale, dont le chœur date du XIIIe siècle et dont l’une des cloches, qui date de 1596(1) est classée monument historique au titre « objet », depuis 1914.
On trouve également les vestiges de deux moulins banaux(2) qui datent des XVIe et XVIIIe siècles, ainsi que le château seigneurial datant des XIIIe et XVIIe siècles et enfin le château d’En Rigaud du XVIIIe siècle avec sa tour « minaret ».

A l’histoire de la commune, on doit également rattacher la personnalité de Pierre de Beaulac, Grand Prieur de Toulouse de 1555 à 1559, à « Très-Bons ». Rappelons que le Grand Prieuré de Toulouse avait été créé par le Pape Jean XXII le 21 juillet 1317 et était une possession de l’Ordre de Jérusalem(3).

C’est dans un triangle formé par les villes de Toulouse, Albi et Castelnaudary, que se trouve la commune de Trébons sur la Grasse. Dans cette région du Lauragais, avec ses collines aux terres particulièrement fertiles, on cultivait, au 15ème et au 16ème siècles, une plante aux fleurs odorantes de couleur jaune, le pastel, dont les feuilles, écrasées dans un moulin à l’aide de meules spéciales étaient ensuite transformées en boules séchées et durcies appelées « coques », « cocaignes » ou « cocagnes ». Ces feuilles contenaient un produit chimique naturel permettant de colorer en bleu les tissus. Ces coques, vendues dans l’Europe entière, particulièrement en Angleterre, étaient transformées en « agranat », matière utilisée dans les cuves des teinturiers. Le pastel fit la fortune de grands propriétaires terriens de Toulouse et de ses environs qui construisirent châteaux et pigeonniers, ainsi que de l’Église qui, grâce à la dîme perçue sur les récoltes, fit construire des églises. Mais, vers la fin du 16ème siècle apparût « l’Indigo », tiré d’un arbuste tropical très bon marché, provenant des Amériques et des Antilles et dont le pouvoir colorant, bien supérieur à celui du pastel, provoqua la disparition de celui-ci. Aujourd’hui, on cultive à nouveau le pastel, dont la graine, riche en huile, est très prisée par les cosméticiens.
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Les pigeonniers : Le droit de « pigeonnier », avant 1789, était le monopole de la noblesse. Dans certaines paroisses du Lauragais, ce droit était réservé à quelques grands seigneurs et grands propriétaires qui, seuls, avaient le droit de posséder un pigeonnier et des centaines d’oiseaux et de nids appelés « boulins ». Le bâtiment était le plus souvent éloigné du château, mais placé en hauteur pour être visible de loin, sa taille indiquant la richesse de son possesseur. Le Lauragais compte de nombreux pigeonniers, certains pouvant loger jusqu’à 2000 pigeons, dont les déjections, appelées « colombine » servaient à fumer les champs. A titre d’exemple, un pigeonnier comprenant 500 nids pouvait produire jusqu’à une tonne de colombine par an. Ces fientes, riches en azote et en acide phosphorique, servaient aussi à la production de salpêtre, utilisé pour la fabrication de la poudre à fusil.
Le droit de « colombiner (récupération et utilisation de la colombine) a été supprimé par la Révolution Française le 4 août 1789. A Trébons sur la Grasse, au Lieu dit « En Rigaud, outre la tour minaret, le château compte deux pigeonniers.

Esquilles(4) : il existe, sur la route « Vierge d’Esquilles » derrière le poney club, un Lieu-dit appelé « Esquilles ». Bien avant la Révolution française, cet endroit était un village fortifié de quelques « feux » (foyers) sur la rive droite de la Grasse. Son nom venait de Jean Durand d’Esquilles, seigneur de Montlaur. Vers 1670, sous le règne de Louis XIV, le village était gouverné par les consuls locaux. Le village vivait en autarcie et avait gardé ses us et coutumes locaux et possédait ses moulins, son four à pain, sa forge, sa tuilerie et son cimetière. On retrouve, dans les registres paroissiaux de la commune de Trébons, la trace des obsèques de plusieurs personnes qui résidaient dans le village d’Esquilles. Celui-ci possédait deux moulins. Le « moulin perché » et le « moulin bas ». Le moulin haut était actionné par le vent, le moulin bas, installé sur la rive gauche de la Grasse était actionné par un système hydraulique. La commune d’Esquilles a été supprimée en 1840 et il ne reste aujourd’hui qu’un « Lieu-dit », rattaché à la commune de Trébons sur la Grasse depuis le 6 février 1847.

Les heures noires de l’occupation
Malheureusement, l’histoire de Trébons ce sont aussi les heures noires de l’Occupation. Le 26 août 1942, à l’aube, deux enfants juifs, Sarah, 11 ans, et Jacob, 12 ans, leur mère Malka, leur Grand-mère Marya ainsi que leurs tantes Sara, Stelle, Sarah et Paula, résidant à Trébons depuis l’automne 1940 sont raflées à leur domicile. Le 4 septembre 1942, les huit membres des familles Fortinsky et Zlotogorsky sont déportés à Auschwitz où ils seront gazés. De cette sinistre page d’histoire d’une France oppréssée par le Gouvernement de Vichy, la commune de Trébons sur la Grasse, par la voix de son Maire John Steimer à souhaité laisser une trace impérissable en rendant hommage à cette famille , victime de la Shoah. En présence des cousins des enfants déportés, Emily Class et Mark Slater, du Président du Conseil Départemental Pierre Izard, de Rachel Roizès, présidente de l’Association Toulouse Mémoire des Enfants Juifs Déportés et de gérard Folus, Président de la LICRA de Toulouse, le Maire à dévoilé une plaque commémorative où figurent les noms des huit malheureuses victimes de la barbarie nazie, déportées et exterminées à Auschwitz.

1) La cloche de l’église : La cloche de l’église (en bas et à gauche du clocher) mesure 66 cm de diamètre et 62 cm de hauteur. Elle date de 1596 et a été classée monument historique au titre « objet » en 1914.
2) Les moulins banaux : Les « banalités » étaient, dans le système féodal français des installations mises par le seigneur à la disposition de tous les habitants de la seigneurerie, installations qu’il avait obligation d’entretenir. En contrepartie, les habitants de cette seigneurerie étaient dans l’obligation d’utiliser ces installations payantes. Parmi ces « banalités, on trouvait : le four banal (taxé par le fournage), le moulin banal, le pressoir à vin banal, le marché au vin. Ces installations banales ne doivent pas être confondues avec les installations communautaires qui étaient beaucoup plus courantes et dont la gestion revenait à la collectivité. Un autre droit seigneurial était la « banalité » de « tor » et de « ver« , qui donnait uniquement au seigneur le droit de posséder un taureau ou un verrat, dont les saillies étaient sujettes à redevances. Ces privilèges ont été supprimés et déclarés rachetables le 4 août 1789 puis définitivement en 1793.
3) L’Ordre de Jérusalem ou Ordre des Hospitaliers : Ordre religieux catholique hospitalier et militaire qui a existé à l’époque des croisades jusqu’au début du 19ème siècle. Vous voulez en savoir plus, cliquez ICI
4) D’après le journal (Couleur Lauragais)